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Tatanou, raconte-moi une vraie histoire...!
6 novembre 2017

Dédicace à ma fille Laetitia...

DEDICACE
(Texte écrit en 88-89, et qui trouve, ici, parfaitement sa place.)
"A ma fille, à ma Laetitia, ma Tita, ma Titouille, ma Titoula..."

Calin-Tita-30

       C'est la plus belle finalité de mon écriture. Pour qu'elle découvre la femme qui se cache derrière la mère éducatrice, car je peux mourir demain comme dans trente ans. Je peux devenir folle ou amnésique ou incapable de transmettre tous ces messages.

       Je veux qu'elle sache ou qu'elle devine ce drôle de personnage mêlé de sagesse cévenole et de folie douce slave, du goût de la terre et du travail, laissant place alternativement aux rêveries, aux utopies de vie idéale, aux enthousiasmes de l'esprit et de son mécanisme, à l'adoration de la pensée comme telle, qui  nous différencie des autres, qui nous fait ce que nous sommes ou ce que nous voulons être. 
       A la recherche perpétuelle de nouveautés, d'apprentissages, de découvertes tant naturelles qu'artistiques, les deux s'épousant quand on en extrait la quintessence des êtres et des situations, l'art pour l'art, l'amour pour l'amour.
       O toi, ô ma vie, ô ma fille, celle pour qui je vis, synthèse de mon être et de mon âme, mystère de mes entrailles, à qui je veux donner le meilleur de moi-même, trouver chaque jour ce plus dans cette sculpture que je fais de toi, pour toi...
       Donner des coups de pouce, des retouches qui perfectionnent le sujet... et puis après...  après, c'est toi qui en fera ce que tu voudras....
Je veux que tu penses "merci" avec un large sourire de bien-être mais sans te sentir en dette...
Une oeuvre n'est jamais redevable à son créateur... toutefois, même dans l'éloignement, ils sont indissociables...
O coeur de mon coeur !
Quelle félicité plus parfaite que te voir vivre et grandir... avec le seul regret de ne pas profiter pleinement de tous les instants, comme des jours dont on manquerait le lever... chacun différent...
Tu vis ton enfance, le plus serein passage de la vie, pure et radieuse. L'âge où l'on saute comme un cabri (un biquion !).
Tu tires sur le cordon qui nous enchaîne encore, pour effleurer ton image future, et par lequel tu me retrouves aussitôt dans tes chagrins et tes peurs.
Quelle extase ces "gâtés" réclamés comme un bonbon ! Comment peut-on refuser une telle requête d'amour ?
Qu'il est bon de te sentir tout contre moi, ta tête sur mon sein, ton corps recroquevillé dans mes bras que je referme sur un cocon chaud, ma bouche sur ton front, pour te redonner un moment la sensation du ventre regretté, prison dorée d'où tu t'es échappée.
Pour toute musique, une litanie secrète et rituelle de noms doux que tu m'inspires et que tu ponctues l'un après l'autre d'un "maman", dans un souffle, en modulant selon le rythme et l'intonation que je prête à chacun...
"Mon amour, Maman, Ma chérie, Maman, Mon trésor, Maman, Ma fortune, Maman, Mon soleil, Maman, Ma souris, Maman, Ma cigale, Maman, Ma fourmi, Maman, Ma fleur, Maman..."
Avec en plus, le balancement que tu relances quand je me fatigue, et les "finettes" qui parachèvent cet instant délicieux.
Les "finettes" consistent en un effleurement léger des doigts sur ta joue ou sur ton front vers l'arrière de ton visage, ou à ta demande précise, sur le bras ou la jambe - prémisse de ta sensualité ? Affinité charnelle de la mère et de la fille ?...
Plus chaud encore est le contact quand nous dormons ensembles, emmêlées, quitte à me raidir de douleur pour ne pas perturber ton sommeil et cet abandon de ton corps offert innocemment à ma possessivité matricielle, la seule que j'admette tant qu'elle ne gêne pas ton "toi", ta future personnalité, ton indépendance...
... Cette nuit durant laquelle je dormirai par à-coups de peur de t'écraser ou te réveiller ; et malgré le premier instant de désagrément, le sourire heureux d'avoir reçu un coup de genou ou la gifle de ton bras qui s'étire.
Et puis, un peu plus tôt que d'habitude, l'entrave de la nuit se faisant sentir sur le sommeil allégé du matin, tu t'éveilles, réalises à demi et te loves instinctivement contre moi pour profiter encore de ce corps à corps si voluptueux....
Pleinement consciente de ce bonheur fugitif, je te serre dans mes bras, te caresse les cheveux, et te parsème le front et la joue de baisers soyeux qui prolongent cet instant et te réveillent en douceur.
Alors tu t'étires, soupires, t'écartes suffoquée par cette chaleur animale, puis décides brusquement de te lever. Ca y est. Un nouveau et beau jour a commencé....


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Commentaires
C
Laetitia doit être très fière de sa mère Enorme plaisir à lire cette dédicace.<br /> <br /> Gros bisoussss maGene
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S
wahouuuu magnifique, j'en ai eu des frissons !!!!!!!!
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Tatanou, raconte-moi une vraie histoire...!
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